Il n’y a pas d’âge pour être en souffrance. Seules les modalités d’expression changent, et qu’il s’agisse d’un bébé, d’un enfant ou d’un adolescent, il est important de détecter cette souffrance, de l’entendre et d’y répondre rapidement de manière appropriée.
Pour l’entourage, les signes d’alerte peuvent être très variés : on peut sentir l’enfant ou l’adolescent en difficulté, ou on peut être soi-même en difficulté avec lui ; on peut remarquer un changement de comportement, ou un décalage progressif relativement aux autres ; on peut aussi être alerté par des tiers : proches, médecins, école, …
Les difficultés peuvent se manifester sur des terrains très divers : dans le domaine des affects et des ressentis, avec par exemple la tristesse, l’anxiété, l’angoisse… ; dans le domaine relationnel, avec des conduites d’évitement ou de repli, ou au contraire de provocations et de l’agressivité, ou enfin des difficultés de séparation… ; dans le domaine du comportement, avec parfois une grande intolérance à la frustration, des difficultés à accepter l’autorité, des passages à l’acte plus ou moins violents, des troubles de l’attention, des difficultés de concentration, ou une instabilité motrice, voire une hyperactivité ; Les difficultés scolaires sont parfois au premier plan (difficultés d’apprentissage, ou, paradoxalement certains aspects de la précocité intellectuelle) ; enfin, les difficultés peuvent se manifester dans les conduites alimentaires, ou autour du sommeil (cauchemars, insomnies)….
Catalogue à la Prévert, non exhaustif… Il ne s’agit surtout pas de tout psychologiser, et nombre de choses mentionnées ci-dessus peuvent apparaitre de façon tout à fait normale, sans qu’il y ait à adresser l’enfant à un professionnel. Mais il est aussi important de ne pas passer à côté de réelles difficultés, lorsque quelque chose de « trop » vient nous interpeller.
Il s’agit dès lors d’entendre ce qui vient faire ainsi trouble comme étant un signe ou un symptôme d’une détresse, d’un mal-être ou d’une souffrance. Et il s’agit, par la thérapie, de donner un autre champ d’expression à la souffrance, pour que les choses puissent être dites autrement, symbolisées, remaniées.
Le dispositif des consultations s’adapte bien sûr à l’âge, aux besoins et aux possibilités de l’enfant : jeux, dessins, histoires et discussions sont utilisées selon les situations, et la place des parents dans le dispositif est aussi adaptée, en fonction des circonstances, aux besoins de chacun.